Sans fin, la mer s’échoue sur des môles de grève Dans une écume floue d’inaccessible rêve, Balayant de ses vagues un avenir sans fond, Ancré à l’océan de chaines sans tréfonds.
Sans cesse se corrode au jeu du va et vient La digue de glacis du mauvais et du bien, Enduisant nos désirs d’algues et de coquillages, Cherchant du capitaine, ingénument, son âge.
Partout sur la jetée, marquée par des espars, Où veulent s’amarrer, les coureurs de marée, A notre désespoir, se distribuent les parts ;
Et de l’onde de flots, n’y voyant que du bleu, Monte en chant de marins, l’hymne désemparé De ces pauvres pêcheurs, privés de tout alleu,
Qui ne voient dans la mer que le bruit de l’amère !