J’ai pleuré sur l’automne et sur son court printemps, Quand de ses derniers feux aux coloris du temps La nature harassée, d’étés trop lyrisés, Chante en bouquet final ses amours démodés.
J’ai pleuré sur l’automne et ses jours de magie Masquant la déchéance de ce qu’était ma vie, Enfermant mes regrets dans de petits paquets Et laissant mes bonheurs aux mailles du filet.
J’ai pleuré sur l’automne et ses premiers frimats, Ses débuts de misères et sa décrépitude, Ses nuits sans clair de lune et leurs tristes constats.
Et j’ai pleuré l’automne quand l’hiver fut venu, Suspendu au gibet de mes incertitudes, Malheureux de penser à l’homme que je fus.