Le temps de l'important .
Ô terre éteint ta rage, apaise ta furie,
Que ton juste dépit, à nos cris en rescrit
Epargne nos prochains de ta létale haleine ;
Et toi, Dieu de rancœur, abjecte Mimésis,
Que l’aile du pardon en don de ta justice,
Effleure nos pays, nos montagnes et nos plaines.
Ô gardien des enfers, aux fins fonds de la terre,
Referme tes entrailles, essaye de te taire,
Garde pour toi le feu qui rougeoie en ton sein,
Fais preuve de bonté et de miséricorde,
Desserre tous les nœuds qui entravent tes cordes,
Tu sais bien que l’humain habite tes desseins !
Laisse nous constater, le quoi de ta colère,
Redonne-nous le temps d’avoir à nouveau, l’air,
Le sol, l’eau, et la mer aux couleurs de tes yeux,
Nous avons bien compris l’avis de tes envies,
Ta semonce a germé sur l’ombre de nos vies
Nous montrant ici-bas, où sont vraiment les cieux.
Christchurch, ou Port au Prince, Sendai ou Agadir,
Les ruines de tes rues en conservent le pire,
Emportées d’un frisson, le temps d’un seul instant,
Tels des fétus de paille dans des palais de cartes,
En de tristes opéras aux barreaux de trois quartes,
Où l’homme se souvient du temps de l’important.
Moietmoi mars 2011