Remplaçant peu à peu ses fragrances de blé, A trouver des prétextes à bien se défubler, L’été se décolore aux couleurs de l’automne, Par des odeurs de noix, de raisin et de pommes.
Remplissant tout l’azur de blancheur et de gris, Laissant rouiller les arbres des bois et des taillis, Il a pris le soleil en malheureux otage, L’emmenant loin là bas pour un autre voyage.
Il a même de l’ombre enlevé les dessins, Ne laissant que le sombre, d’un grand geste mesquin Faisant des courants d’air à refroidir la terre, Donnant du coup aux gens, des rires de notaires.
Il a aussi remis les cris dans les écoles Et de ses brouillards lourds, passé la camisole A nos jolis matins, décoiffant les obiers Et même des oiseaux , défeuillé les sorbiers.
L’été s’en est allé, sans même un au revoir, S’estompant doucement comme arrive le soir, Emportant avec lui une partie du jour Et tous les bons moments qui se greffaient autour.