Je sais que les oiseaux qui partent chaque automne Pour les rives lointaines aux confins de la terre, Emportent mes étés, laissant déficitaires, Dans les mots de mes vers, tout ce pourquoi ils tonnent.
Je sais que les frimas, de leurs pinces d’argent Découpent peu à peu des bouts de mon ciel bleu Pour les peindre du gris des matins nébuleux, Me rapprochant du jour où rien n’est plus urgent.
Je sais que mes demain ont plus de souvenirs Que de grains d’utopie à compter sur leurs doigts Et que l’hiver qui vient, n’aura pas d’avenir.
Mais je sais ça aussi, que ce que j’ai écrit, Sans jamais me soucier de ce qu’on croit et doit, N’aura jamais été que l’ombre de mes cris.