J’ai rêvé un matin Qu’on prenait mon destin, Me donnant l’Univers Pour remplacer mes vers, M’accordant tout l’espace Pour me voir dans la glace, M’offrant monts et merveilles Et même le soleil.
Et moi j’ai refusé, Pour quelques fleurs coupées Dans un vase de terre, Posé sur mes chimères ; J’ai préféré le froid, Au bonheur d’être roi, Et j’ai choisi l’envie, Aux plaisirs de la vie !
J’ai gardé mon papier, Mes décomptes de pieds, Mes palanquées de mots Que j’écris en sanglots, Mes émotions perdues De poète disparu, Mes rêves de recueil Qui survit au cercueil.
Mais en me réveillant, J’ai vu que le néant, Ni talent, ni génie, Rien de bien défini ! J’ai rangé mes crayons, Mes pleurs, mes illusions, Mettant ma poésie, Aux regrets de ma vie !