Le manège du temps a lâché ses chevaux A travers mes saisons, les laissant piétiner Mes jardins, mes massifs, tout ce qui pour moi, vaut, Qu’on essaye ici-bas d’aider sa destinée.
Il a tourné trop vite et parfois pas assez, Mettant son pompon rouge au plafond de mes yeux, Me faisant espérer quelques laisser-passer Pour arriver plus vite à des statuts de dieux.
Il m’a fait bien monter, redescendre aussi tôt, Me laissant captiver par des robes trop courtes, Des cris de jeunes filles et des tas de « bientôt » Qui n’arrivaient jamais, pour égailler ma yourte.
Il m’a fait voir le monde aux senteurs de nougats Et de barbe à papa ou de pommes d’amour, Me faisant oublier, l’alpha et l’Omega, Qui de la nuit des temps fait avancer les jours.
Il m’a fait croire au jeu et à ses loteries, Me faisant m’emballer pour des filets garnis Ou des peluches en ours ,quand par quelques écrits, J’ai cru que d’Erato, j’avais été béni !
Il m’a fait voir la vie avec des yeux de gosse, Mêlant l’imaginaire à l’extraordinaire, Changeant les potirons en merveilleux carrosses, M’enlevant les œillères de mon mode binaire.
Et si là maintenant, je pense avoir compris, Ayant vaincu ma peur des autos tamponneuses, C’est bien que de la fête, en connaissant le prix, Je sais qu’elle est vraiment, la chose merveilleuse !
