Mais où donc git le seuil ?
Ils pensaient que les fleurs ne se fanaient jamais
Et que le ciel d’été resterait toujours bleu ;
Ils oubliaient, qu’aux « oui » suivaient souvent des « mais
Et qu’ils avaient été privés d’Eden par Dieu.
Ils n’avaient pas compris le cycle des saisons,
Qu’après tous ces temps chauds, viendrait demain l’hiver :
Ils ne voulaient pas croire, au jeu de la raison,
Qu’un jour la roue du temps leur montrerait l’envers.
Ils avaient occulté des chromos du passé,
Que même les romains, à l’érosion des ans,
S’étaient laissé aller au choix du « c’est assez ! »
Tant le goût de l’effort, manquait de partisan.
Ne voyant même plus, pris dans leur amaurose,
Leur statut de nantis, envié de par un monde
Qui de ses jours trop gris, sentait l’odeur des roses,
Donner à ses envies des humeurs vagabondes.
Et même les hauts murs, aux frontières, dressés,
N’ont pas pu empêcher les uns de s’approcher,
Tant les autres bien là, toujours intéressés,
Sur nos plus belles fleurs, avaient déjà louché.
On tira le rideau sur Rome et ses joyaux,
Aux rires succédèrent un trop plein de sanglots,
Qui se changèrent en pleurs, quand d’un ordre nouveau
Il fallut partager le peu de nos silos.
Il en est donc ainsi de nos démocraties
Qui ne résistent pas à l’usure des jours
Et qui un beau matin, lassées d’acrobaties,
Vous annoncent du froid, la chanson du retour.
O h toi ! Qui de tes droits, ne voit plus que l’endroit,
Sans penser pour autant, aux vents de tes devoirs,
Souviens-toi que ton toit, sans quelques bons piédroits,
Pourrait bien dès demain changer tous tes avoirs…
Mais où donc git le seuil du monde des cercueils ?
mars 2012