Les ombres de ma vie me suivent pas à pas, Emmêlant leur néant à mon présent, de liens Que je trouve surpris, jusqu’au fond de mes draps, A vouloir être moi, quand moi je ne suis rien !
A n’être jamais seul, à les sentir tourner Autour de mon ennui, à les voir s’obscurcir, Croître et s’amenuiser au fil de la journée Et même avec le soir, à les sentir : désir !
Les ombres de mon lit ont perdu leur visage Et leur corps n’est que chair, leurs seins, juste le train Que je prends en courant, pour un simple voyage, En aller sans retour, à l’oubli dés demain.
Les ombres de mes jours, comme des spectres noirs Passent et repassent, sans faim, jetant leur tache sombre Aux rayons du soleil, silhouettes illusoires, S’ajoutant à l’essaim, qui trop déjà m’encombre.
Les ombres de mes ombres ont traversé le temps, Laissant à mes questions, des pans de vie d’avant, Des peurs et des bonheurs de quelques vieux parents, Que malgré moi je peins, croyant là mon tourment !