J’ai enfermé mon cœur dans un château de pierre, Le mettant à l’abri de son plus haut donjon, Si haut qu’à celui-ci, ne monte plus le lierre Et qu’à tous ses corbeaux, n’entrent pas les pigeons.
Je l’ai mis à l’archère pour qu’il décoche aussi, Sans crainte pour sa vie, des matras et des traits, Lui donnant l’illusion, d’avoir à sa merci, De tous les alentours, le concret et l’abstrait.
Je l’ai même paré dans des côtes de mailles Pour l’empêcher de prendre un de ces mauvais coups, Qui fait que vous perdez l’enjeu de la bataille, Alors que du conflit vous attendiez beaucoup !
J’avais tout tant prévu, tant tout imaginé, Que j’ai même oublié qu’au fond d’un des moineaux, D’un nid habité là, viendrait pour m’étonner Et me prendre mon cœur, la douceur d’un oiseau.
Ne mettez pas vos âmes en guette ni en hourd, L’amour sait de balistes, inféoder les sourds !