Aux avions qu’on projette au travers des façades, Aux bombes que l’on jette aux rues des ambassades, Aux enfants qu’on immole aux discours politiques, Aux têtes qui s’envolent au souffle du plastic
Aux mains qui se découpent au nom de tristes lois, Aux écrits que l’on coupe pour éteindre des voix, Aux chars lourds qu’on envoie pour arrêter les chants, A l’herbe qui poudroie pour assombrir nos champs.
Aux bourses qu’on remplit de valeurs à crédit, Aux demain qu’on déplie de pâleur à dédit, Aux gaz que l’on produit à grands coups d’interdits Au flou dont on t’enduit à force de non dits
Aux messes qu’on t’adresse à endormir ta foi, Aux règles qui t’agressent à cause de trop de fois Au mépris qu’on te voue à te penser trop con, Aux regrets qu’on avoue au bas de l’hélicon.
Aux envies qu’on te fait de marques inventées A tous ces imparfaits qu’on ne fait que vanter Aux besoins qu’on te crée au seuil de ta conscience, Au nuage de craie qui recouvre tes sens.
Aux jours de tous ces jours où tout va de travers, Aux affreux contre-jours de ce triste univers Je préfère les mots, leurs faces et leurs envers, Les merveilleux sanglots des chansons de mes vers !