Un soir où je dormais auprès de mon ennui, Comme auprès d’une pierre, à l’issue de la vie, Je me mis à penser à tout ce temps perdu, A ma pudeur cachée et mes mots de vertu.
Je me voyais encore au lac artificiel Qu’on m’avait fait creuser pour éviter du ciel Ses tempêtes acérées, ses trombes d’outre tombes Et ses matins d’envies de voir tomber des bombes.
Je mesurais l’écart de ces temps de flémard A n’attendre plus rien, qu’un autre lendemain A garder le hasard tout au fond d’un placard ;
Et je me demandais à quoi cela servait De faire ce chemin qui débouchait sur rien, De prendre ce forfait où on ne perd jamais,