Nos oraisons...
La marée de l’histoire emporte les châteaux
Qu’érigent les enfants sur des plages de sable,
Alors que dans son coin, s’en amuse le diable,
Trop heureux de guider leurs pelles et leurs seaux
Croyant changer le monde en trois chemins de rondes,
Ils élèvent des murs pour enfermer leurs rêves,
Sans voir que le serpent, ayant conquis leur Eve,
A déjà dans le fruit, mis l’idée de la fronde.
Tout ce qui-là se fait, dès demain se défait,
Tout ce qui-là se dit, demain se contredit,
Et c’est à coups d’édits, qu’on construit le lundi,
Ce dont dès le mardi, on est insatisfait.
A ce jeu de l’ego, depuis la nuit des temps,
Se font tous nos grands hommes, aux manèges du vent,
Qui de tout cet émoi, sans plus de passavant,
Nous font croire qu’ils sont les légats du printemps.
Ainsi, au fil des jours, venus de nulle part,
Nous arrivent du ciel de soi-disant messies
Jetant leurs hypothèses aux affres de nos « si »
Rien que pour soutirer leurs quotas de champart.
Et on les laisse faire,en les montrant modèles,
Tant on a le besoin d’admirer l’or des veaux,
De saluer bien haut, tous ces ordres nouveaux
Et d’aimer, des moulins, en voir tourner les ailes.
Car jamais les saisons n’ont fait les oraisons !
Février 2012