Notre monde se meurt Et nos yeux sont ailleurs ; L’humanité a mal De ses vues anomales. Le progrès, en retrait A vidé d’un seul trait Le calice à délice Nous sortant de la lice. La foi n’est plus la loi Aux confins du grand moi Ou le destin se vide En l’absence de guide. Notre temps d’habitude Se peint d’incertitude, Quand ce n’est dans l’humain Que se voient nos demains. Pour éviter le trou De ce vortex trop fou, Il faut réinventer Le temps de nos étés. Quand hier, bien des chimères Faisaient danser nos mères, Il nous faut aujourd’hui Ensemencer nos nuits, Car ou croit le néant, Naissent aussi des géants, Le pire et le meilleur Payent au même bailleur. Et dans nos différences Se cache notre chance, Quand là dans l’arc-en-ciel Sont nos référentiels. Imaginons des choses, Tout en métamorphose, Rêvons, créons, changeons, Nous avons les bourgeons ! Réinventons la terre Sur bien d’autres critères, Redistribuer tout, Est notre seul atout. Cessons d’accumuler De quoi s’inoculer, Ce qui là nous conduit Au-delà de l’ennui ; Invitons l’espérance, L’amour, la transparence, Ce n’est là qu’à ce prix, Qu’on ne sera pas pris !