Par la poésie...
Par la poésie…
C’est un jardin fleuri, au cœur de la cité,
A l’ombre des façades et des coups de soleil,
Au milieu du béton, exception, sans pareil,
Où s’arrosent les roses de la diversité.
On y trouve de tout au long de ces allées,
Des tulipes foncées, des carottes et des choux,
Des arbres pleins de fruits, de rouges azalées,
Et même des orties et des branches de houx.
Tous les petits oiseaux ne s’y sont pas trompés,
Ils ont, dans ses buissons, édifié tous leurs nids,
Voyant cet oasis, comme un pays béni,
Où ils sont bien certains d’y vivre encore en paix.
C’est un petit jardin, une île dans l’amer,
Au milieu des courants et des rets dérivants,
Offert en clair obscur aux caprices des vents,
Une amphibologie, un pretexte à chimères.
C’est un havre de beau, au cœur de la laideur,
Une bribe d’espoir, dans tout ce désespoir
Qu’on croit là, en appât, d’un perfide attrapoire,
Simplement pour railler, la grâce et la candeur.
Et pourtant ce courtil ne tient plus qu’à un fil,
Tant il tend, ce qu’attend le consultant du temps :
Des façades de verre aux reflets d’orviétan,
Ne laissant plus de place au plus petit quintile.
C’est pourtant par le vers que tient la bigarrure,
Voir avec d’autres yeux, la fadeur de nos villes
Et d’un petit jardin, mis là en apostille,
Ajouter dans leurs gris un soupçon de diaprure …
Aout 2011
