Les notes de l’automne allument au fond de moi Des éclairs de tonnerre et des bruits d’au-delà . Subodorer la fin, attise mon émoi, Figeant mon diapason juste au-dessous du la !
Penser que je pourrais, ne plus vibrer demain, A la magie d’un si, tout en bas d’un beau do, Me rapproche du sol, à compter le chemin, Qu’il reste à mon aria, pour son decrescendo.
Imaginer mes chants, à la marche funèbre, Montant dans un transept, plein de vapeur d’encens, Me donnent des frissons dans toutes mes vertèbres, A regretter le temps, même des thés dansants.
N’être plus rien demain, qu’un peu de litanies, Qu’on ramage en images au ton d’un vocéro, Me met dans des états, près de la vésanie, A chercher l’autre manche à l’air du Boléro !
Savoir que là demain, à mon pupitre vide, Laissant ma symphonie au goût d’inachevé, Tel un triste zombi confronté au livide, Je n’aurai qu’une peur : ne plus pouvoir rêver !