Quand entre deux chemins, perdu au fond des bois, Désemparé, forcé, vous devez faire un choix, Alors que vous savez qu’ils vont vers nulle part Et qu’il ne sert à rien de sonner le départ ; Lorsqu’au bord de l’abîme , arrêté par l’instinct Vous ne voyez vos jours qu’au flou de l’indistinct Et qu’il faut au canon, avancer droit devant Pour ne pas contrarier les complaintes du vent ; Quand vous vous décidez à sauter dans le vide, Votre corps se peignant aux veinures livides Et que tout votre sang , vous quitte en un instant Comme si il cherchait déjà un autre temps. ; Au moment où l’éclair vous fait voir à l’envers Les reflets de la glace à travers tous vos vers, Vous savez que demain ne sera plus pareil Et qu’il ne sert à rien de mettre le réveil ; Quand au bord de la mer, du haut de la falaise Les vagues vous appellent à grands coups de foutaises, Vous montrant l’horizon aux barreaux d’une cage, Est venu là le temps, d’achever le voyage !