Dans l’argenté du ciel amer que l’hiver plombe Et voile et que de mornes nues parent de pleurs, J’ai vu, un soir de froid, d’un lavis d’outre tombe, Se déchirer l’éther, de pétales de fleur.
De cet ajour tout bleu qui s’ouvrait sur le ciel Comme l’huis de l’Eden du jugement dernier, Paraissaient des lueurs d’un monde artificiel Qui éclairaient mes yeux d’un contraste plénier.
Ebloui par l’instant de ce si beau moment, M’attendant à voir Dieu, redescendre des cieux, J’ai cru que de mes jours, j’avais fuit leurs tourments.
Et tandis que la nuit refermait, peu à peu Ce rideau d’outremer sur ce lourd camaïeu, J’ai su que les nuages avaient d’étranges jeux ;
Me faisant croire en Dieu, quand viennent les adieux !