J’ai disparu du paysage, Je ne suis plus sur les photos, sans moi s’écrivent les images Que je regarde, incognito. Ma vie continue chez autrui, Mon décor a changé de mains Et je vois passer là celui, Qui se gorge de mes demains. J’ai traité à tempérament, La transaction de mon destin, Quand tout me dit que je me mens A voir ma vie dessous le tain. Maintenant nu comme mes vers, Je vois plagier mes beaux poèmes, Lisant au revers, mon obvers, Jeté à tous comme un blasphème. Désormais tel un inconnu, Je sais que ma postérité, Au grand jardin des ingénus, M’a mis à l’indéfinité. Et si un jour même mon nom, Aux ombres de l’oubli s’essaime Regardez, après l’horizon, Car c’est bien là que je vous aime !