Ma vie n’est plus ici qu’une forêt sans arbre Tout juste recouverte par des rochers brillants, Ma folie, mes envies l’ont polie comme marbre, Ne laissant que le flou de mes rêves d’enfants.
Je suis comme un bateau, échoué dans les terres, Aux voiles déchirées, à la quille plantée Qui a déjà compris que c’est du cimetière Qu’il fait croire aux marins qu’on peut le renflouer.
Je vis dans les regrets d’îlets luxuriants, De lagons bien trop bleus, de fleurs et d’alizés, Tout ce qui hier pourtant me semblait inconstant.
Et je sais que le temps qui égrène ses heures Effacera demain la vue de ces années, Où sans bien le savoir, je vivais le bonheur !