Station Odéon.
Mais qui donc es tu toi? Dont j'inhale l'haleine,
Toi dont tes seins me touchent, au travers de la laine
Et qui s'appuie sur moi, sans la moindre pudeur,
Ajoutant ton parfum, à ma prison d'odeurs.
Et toi, les yeux éteints, perdu dans ta musique,
Isolé sur ton île, aux pensées acosmiques,
Ne voyant plus l'amer qu'au rythme des chansons,
Me marchant sur les pieds, sans plus d'autre façon.
Celui ci qui s'endort, pour oublier son sort,
Sera t'il reveillé, avant d'être á bon port?
Et cet autre qui lit, plongé dans son roman,
En échangeant sa peine en un joli moment.
Cette polie supplique, en vers, bien récitée
Réclamant un euro, pour mieux s'alimenter,
Ou ce beau tintamarre de sons d'accordéon,
Alors qu'on est déja à station Odéon.
Ces jeunes là qui crient et ceux aussi qui prient
Ces picpockets qui jouent au jeu pas vu pas pris,
Ces misères cachées, ces joies dissimulées,
Ces propos de comptoirs aux mots acidulés.
Ce black au téléphone, s'exprimant en wolof,
Qui sans aucun respect,n'a pas sa voix sur off,
Assommant le wagon de palabre africaine,
Sans comprendre pourquoi, il déclenche la haine,
Melting pot plein de potes au mode homozygote,
Où d'être côte à côte, n'est pas qu'une litote,
Où tu sens ton prochain,presque même un peu trop,
Quand le soir et matin, tu te prends le métro!
novembre 2011
