La bataille inouïe de la douleur de vivre, Assis dans un fauteuil à jamais condamné, Figé dans son hiver par des raideurs de givre, Ne cesse pas le soir, quand la nuit est tombée.
Captif bien trop groggy pour comprendre pourquoi, A maudire un destin qui n’était pas le sien, A voir rouler sa vie au lit du désarroi Pour une épingle molle, là au bout d’un chemin.
Sentir dans l’œil de l’autre, fuyant votre regard Des tons de compassion barbouillés de pudeur Vous donnant à penser, aux yeux d’un saint Bernard Qui aurait vu en vous le fruit de son labeur.
Vivre les aléas d’un monde de vivants, Qui de trop d’escaliers balise les sentiers, Faisant du plus banal le champ du combattant Et de tout déplacement un trip de terre-neuvier.
Voir sa vie d’aujourd’hui avec des yeux d’enfant, A ne regarder l’autre qu’à hauteur de ceinture, A douter de son sexe et à se voir amant Qu’à travers les romans de la littérature .
Et à se souvenir de l’herbe sous ses pieds, De ses courses effrénées pour un métro manqué, Des ampoules éclatées, aux bouts de ses souliers, De celle qui depuis, n’est plus à ses côtés.
Et crier au destin, qu’il valait bien mieux… rien !