Du tapis rouge sort la robe ensanglantée Que la vigne pourpre a teinte soigneusement. Le prélude élusif d'une lyre enchantée Pour la nouvelle reine et le nouvel amant
Cille parmi la foule et le vin qui ruisselle. Et, comme un spectre inerte, on voit, par les rideaux, Le roi dans un costard fort cher, et l'étincelle Pourfendeuse des chœurs nous transpercer les os.
La pleine lune mêle à sa lueur fertile Son parfum bleu d'été, comme un buveur rempli Mélange le champagne à sa coupe de bile, Et s'endort devant elle au gazon de son lit.
C'est le soir du déni, du plaisir et du sexe ; Oubliez tout le mal dont vous avez souffert ! Depuis cinq ans traités de nul pour un complexe, Oyez le chant final qui vous sort de l'enfer !
Aimez vos ennemis comme d'anciens convives, C'est la clé du succès d'un agréable bal. Boire avec eux le fiel dont leurs paroles vives Trop souvent vous ont tus, et leurs yeux fait de pal…
Sous les clignotements sourds des milliers de globes, Pied par pied sur le sol de la foule dansant, La lune à l'occident se défait de ses robes, Et la reine s'en va toute tachée de sang.