Ce matin, après avoir marché sous le ciel maussade, j’arrivais enfin sur le haut de la colline herbeuse. Je laissais alors échapper un long soupir. Fruit de la douleur de mes jambes autant que du plaisir de m’asseoir dans cette pente verte et sereine.
Devant moi, la mer, d’eau et de nuages grisonnants, tous deux s’étendants à perte de sens.
Derrière moi, rien, je ne regardais pas en arrière, je profitais de l’instant et je regardais l’avenir, qui, voulant probablement m’imiter pour faire rire l’inexistante foule, s’allongeait en laissant son regard vagabonder d’un cumulus à un autre.
Au loin, sur la fine trainée blanche que dessinait la plage, un homme, ou une femme, une silhouette en tout cas. Au gré des vagues comme prise dans une valse, elle avançait de trois pas, reculait de trois autres, puis recommençait. Et à la mer elle disait, « ô toi qui a pris la beauté du monde, laisse moi prendre le sable sur lequel tu jaillis, avant qu’à ton tour un jour tu ne m’emportes. »