Le sable est bleu, ocre est le ciel. Immensité désertique où une mare devient mer, Oasis en chemin ; mirage réel Déformé par la soif, la chaleur de la terre.
Soleil au zénith, asservissant ses sujets Nous fouettant et martelant du crépuscule, Jusqu'au coucher du fiévreux Hercule, Laissant milliards d'étoiles sur notre trajet.
Une fois notre faible répit consommé, Comme par sadisme notre bourreau revient. Sans mot, ni commentaire, il sort son martinet, Et nous marchons encor sur l'erg plein.
En effet, celui-ci est saturé par Un liquide saillant tapi à l'ombre De l'infernale fournaise glaçant l'encombre Que nous sommes ! Dans l'insensible bruloir.
L'or est noir, doré est le pétrole. Souverain valet de l'aride néant, Du domaine de l'occulte ; quand le cyan Est dirigé par son tyran : l'infâme auréole !
Et quand l'ambitieux parvient à faire jaillir Une nappe d'hydrocarbure sur le sol, Il vient enfin à accomplir, Son entreprise, son empire, son hyperbole.