Si je t'écris ma belle C'est par peur de l'oubli Rattaché au réel Par l’encre des écrits Quel maigre et fragile Corde qui me secourt Lorsque je suis agile Sur le champ aux cris sourds
C’est par ces faibles lettres tremblantes Que j’espère m’accrocher à ton esprit Un fantôme bien trop lointain qui te hante Et qui par tes larmes subsiste en vie
Egoïste demande Qu’est la mienne je sais Sache que c’est de cendre Que mon cœur est comblé De poudre de canons Mon sang s’en est allé Quand celui des compagnons S’est vidé dans les prés
Ma belle laisse-moi un maigre espoir Espérer un court instant vivre encore A travers des feuilles remplis des brouillards Ceux qui empêchent de penser nos corps…