Haïti dans tes mains la grenade Est-ce fruit Cajolé des tropiques qui saignent tes cieux Mon amour de patrie le songe à l’œil précieux Endormi sur une île où les plages s’ennuient
On devine un brasier dans les yeux qui supportent Le poids de la vie mille fois plus qu’ailleurs Ô mes enfants bénis dont les cœurs sont des portes Aux clés dissimulées dans le festin des heures
Haïti le secret de tes trésors se garde Un soupir qui s’essouffle à mûrir tout le soir À onze heures le ciel est-il bleu par mégarde On dirait qu’une étoile avait prévu de choir
Et le sable des rues de Port-au-Prince flâne À la hauteur des hanches qui épousent l’air C’est Edmond Laforest qui passe en deltaplane Je l’ai vu moi tout seul avec Etzer Vilaire