Mille pertes d'huis
Sur les derniers calices de la fleur de mélisse
Sagement agenouillée, baignant à demie,
La fée contemple le monde, belle et lisse
Et par delà les songes, déjà la lune luit.
Ophite rêve sagement à trouver son éphémère
Chrysalide sublimée, elle ourle sa robe de rosée
Et coiffe ses cheveux aux couleurs d’absinthe amère
Juste le temps de regarder les licornes s’ébrouer !
Une à une, ses larmes s’éparpillent, joyaux étincelants
Et le vent, triste messager, les emmène par delà les vals
Comme une guirlande de flocons blancs, virevoltants
Allumant les étoiles, dans le ciel aux mille reflets d’opale
La princesse aveuglée, distraite un instant, sous la lune pâ
Court, excitée, après les scintillants trophées, ouvrant ses
Amassant ces trésors, perles miroitantes, loin de penser à m
Privant, sans le savoir, la grande roue du temps de son lour
Fatiguée, alors, la course céleste sembla s’arrêter
Illuminant, à jamais, de larmes les yeux doux de la belle
Qui, frappée en plein cœur, ne sut jamais plus rêver
Errant sur son sentier d’étoiles, à jamais privée d’ailes
Amie, si en passant tu vois ces perles de larmes,
Qui ourlent encore parfois le calice des fleurs de mélisse
Prends garde de ne pas t’en saisir, afin d’éviter le drame
Préfères, ô combien, cueillir les longues fleurs du lys.