X Au passage de l’étoile rouge, je fais surface ; Le ciel s’obscurcit, m'offre le passage, je ris ! En quelques heures je m’octroie la première place. Me voilà en loge d’un grand prix à grand prix, Dont la moitié a déjà rejoint Morphée… Qu’importe ! Tout ne fonctionne toujours qu’à moitié. A moi seul je fais office de cette lacune ! Pour combler ma solitude me vient la lune, Mon amie, …belle, discrète… pas trop imposante, Très mystérieuse dès qu’elle se change, rayonnante ! (Les qualités requises pour être adulé.) La distance des étoiles m'empêche d’y régner, Tant pis ! Me voici donc unique roi sur terre… Défiant quiconque vouloir percer mes mystères.
XI Quel présomptueux osera prendre le devant ? Fi ! il errera jusqu’à la fin des temps …
XII Un temps viendra où le jour sera à moi, J’y consens, avec intelligence… j’y crois. Un même mot pour définir le jour et la nuit ! … L’éclosion de mon homonyme bien écrit.
XIII Tout humain errera sur terre tel Thésée, Devant lui s’érigent des remparts hauts dressés, Un dédale infini de cent minautores... Aucun fil pour le guider, aucun trésor. Il fera de l’argent son unique fortune, Régnera en maître exempt de toute lacune. Une vie qu’il considère qu’avec le recul, Aveugle dès la naissance, pourtant incrédule. Echouera inconsciemment la tête au mur, Le complexe de Narcisse pressé à l’usure, Chaque miroir reflète son orgueil, sa puissance … Enfin… détail comblant son ignorance ! Je ferai de la nuit mon empire, ses peines. Je leur infligerai des mythes, par centaine, A grands coups de pilum planté dans leurs âmes, L’homme jouera la comédie pour fuir mes drames. Refoulé au fond d’eux, j’y séjournerai … Que d’angoisse pour ces esprits dit avancés ! Toute âme croupira en quête de savoir … S’accrochant au moindre brin d’herbe pour y croire…
