IV Sa voix enchante tel le chant des oiseaux, Un calme d’eau descendant du ruisseau… Une mélodie au somptueux parfum, La mélancolie d’une note de Chopin… La gaieté d’un Mozart ou d’un libertin. Sa voix maintien les plus beaux textes en plateau, L’excelle et l’amplifie à l’incomparable ; La pièce désuète devient mémorable. Dotée d’un timbre, tel un philtre magique, Le comédien possède un potentiel unique. V Puissance acquise par delà les Cieux, Sur scène le voilà l’égal des Dieux. Celui à qui rien ne peut l’ébranler ; Qui chaque soir se sublime davantage, Relevant un défit jamais lénifié. Oracle dont lui seul perçoit le présage, Prophétie dépassant l’entendement Où règne l’art et l’enchantement. Le voilà rendant son art intangible, Se déployant jusqu’à son paroxysme ; Etincelant quand tout est impossible ! Ainsi se nomme l’exploit le charisme, Le don qui lui a été accordé. Or …puissances maintes fois controversée, Tantôt abhorré, tantôt adulé ! VI Frustration de l’âme guettant la maîtrise, Menant une vie sournoise, agitée, Déversant sans vergogne ses instants de crise… Jouant, c’est le cas de le dire, - les Grands ! Volubile et indiscret, le cou en avant, Le gosier en «gueuloir» : le voici grivois, Calomniant avec «sans-gêne» les têtes d’affiche. Débordant de cupidité, jouant les riches. Voilà la lie incarnée dans son abjection, Promis à errer en piteux moribond.