Je priais Sainte Cécile je priais Sainte Rita C’était le temps béni de mes alléluias Mais j’ai perdu la foi délaissant mon rosaire, Oubliant mes Ave oubliant mes Pater.
Je crois je crois encore en mon ange gardien, A la force des choses, au p’tit bonheur la chance, A la bonne fortune, à mes rêves en partance, A la force de l’âge, aux lignes de la main
L’au-delà dites-moi c’est au-delà de quoi ? Je perds la tramontane car à l’ombre d’un doute Mes vérités d’hier ne tiennent plus la route. Perdu en cours de route, je suis seul avec moi
Mon âme est buissonnière, je garde au fond de moi Une larme de joie, un sourire du dimanche, Un bouquet de jonquilles, un regard bleu pervenche, Un madras des Antilles, un rameau d’acacia.
Demain je mets le cap sur l’île de Prosodie, J’écrirai des poèmes pour les fous de Bassan. Quand le vent soufflera ma dernière bougie, Les fous diront peut-être : il avait du talent.