Sur le grand boulevard entre deux affiches Voici l’homme sandwich qui racole ce soir Pour le baron l’esbroufe et pour le nouveau riche Il s’arrête parfois parfois sur le trottoir Et il dit bonnes gens demain devient hier Je ne vois rien de neuf sous le ciel des tropiques Mon whisky prend vingt ans dans ma vieille barrique L’églantine fleurit dans mon jardin d’hiver
Et toi l’homme sandwich tu vis à ta façon Tu comptes les heures parfois en picon-bières Gagnant à la belotte ou perdant c’est selon Tu viens refaire le monde en ce bistrot d’Asnières Et là au grand guignol des tire la ficelle La vie frappe trois coups et lève le rideau Les je pense pour toi plaidant pour leur chapelle Se traitent bien souvent de quelques noms d’oiseaux
A la foire à l’encan flirtant avec la chance Tu peux tripler ta mise un jour de baraka Quand la vie sort pour toi un lapin blanc des manches Tout étonné tu dis merci merci pour moi Puis tu prends dans tes bras ton piano à bretelles Pour jouer la goualante elle parle de Jean Tu es l’ homme sandwich qui n’a pas de chapelle Boulevard Montparnasse on t’aperçoit souvent
Au bal des vieux truands tu croises des notables Ce pirate tout fier de son nouveau bandeau Ce corsaire en campagne il est intarissable Au service du roi il veut le dernier mot Au bal des vieux truands le vin est frelaté Même le vin de messe est un peu bouchonné Ta préférence à toi c’est le rhum agricole Et la chanson créole et la chanson créole
Sur le grand boulevard tu es l’homme sandwich D’un pas de sénateur promenant les affiches Des cinés du quartier t’arrêtant pour causer Avec quelques quidams de l’actualité