Quand je balade mon ego Avec mon bissac sur le dos j’emporte un peu du temps d’hier Que je trimbale en solitaire Le suis corsaire en transhumance Sous pavillon de complaisance A port d’attache ou n’ importe où Je compte mes quatre cents coups
Je planque en vrac dans mon bissac Des palabres et des mic macs Et la chance qui tient ma barre Des drapeaux blancs des bandeaux noirs Je trimbale des jours de gloire Une médaille et son revers Le regard froid de la colère Mon temps perdu au pot au noir
Ma vie se passe en transhumance Je suis de la marine en bois Fouillant mon sac de mes dix doigts Je retrouve un pompon garance A côtés des grains d’un rosaire Qui ont servi combien de fois Ils ont du rythmer les prières D’un marin qui avait la foi
J’emporte un trèfle à quatre feuilles J’emporte un triangle et un œil Un fer à cheval d’autrefois Ne me demandez pas pourquoi Je continue ma transhumance A tout petit bonheur la chance Et je balade mon ego Avec mon bissac sur le dos