L’âme d’un parpaillot qui est mort aux galères Plane au dessus du bois du bois de châtaigniers. Comme cet épervier elle trouve ses repères. L’automne camisard arrive en braconnier Écoutez les clochers parler de leur tourmente Ils remontent le temps jusqu’à l’Edit de Nantes. L’âme d’un parpaillot se pose sur une croix Quelques châtaignes tombent tombent à l’orée du bois.
Quand le givre dessine aux vitres des bistrots Des trois mâts qui se penchent et des rires d’enfant Quand le crachin s’attarde et veut le dernier mot Quelques ombres se croisent ce jour est un jour blanc En pays camisard l’hiver est long parfois Et s’il manque à la fin un joueur de manille C’est parce que le temps veut gagner la partie. Adieu Pierre la camarde a joué contre toi
C’est le printemps genêt c’est le printemps jonquille On reparle de Pierre le joueur de manille Une fauvette grisette se cache dans un roncier Une mésange bleue n’en finit pas d’chanter. En pays camisard aujourd’hui la cantine Sent bon le pélardon et le petit bonheur. Le mistral s’est levé le mistral déracine Et Manon semble-t-il Manon accroche cœur
En pays camisard cette ânesse a bon dos Pour les coups de sabot elle n’est pas la dernière Elle charrie le barda d’une famille entière Comme hier comme hier par un jour de grand beau Votre ânesse j’entends s’appelle Modestine C’est un prénom connu elle marche d’un bon pas. L’été qui se promène de colline en colline Marque une pause au frais à l’ombre d’un accacia
Ici au bout du monde on voit parfois planer L’âme d’un parpaillot qui est mort aux galères Comme cet épervier elle trouve ses repères Près d’une croix de pierre au bois des châtaigniers