Il se prend pour Van Gogh il peint des tournesols Il s’est coupé l’oreille il n’a plus toute sa tête Chez les fous à Sainte Anne il parle à sa palette Quand il est déchaîné on l’met sous camisole Alors il crie il hurle je n’suis pas fou à lier Puis s’en prend à Gauguin ça peut durer des heures C’est la ronde des jurons on la connaît par coeur Vincent s’endort enfin au bord d’un champ de blé
Vous qui n’êtes pas fou Pour qui vous prenez vous
Le voisin de Vincent élu sous la coupole Ecrit les Misérables il signe Victor Hugo Il écrit des poèmes qu’il lit à Pierre ou Paul Et Pierre ou Paul lui disent que c’est beau que c’est beau Il répète souvent sur le ton de la peine Les gens les gens heureux n’ont jamais eu de chaînes N’ont jamais eu de griffes n’ont jamais eu de dents Ces paroles de Victor elles font pleurer Vincent
Vous qui n’êtes pas fou Pour qui vous prenez vous
L’Curé d’Ars pète les plombs Il crie j’veux qu’ça fristouill Dans ma ville dit l’Curé y a des cuisses de grenouilles Dans tous les p’tits restos J’les veux à ma façon Avec une pointe d’ail ah putain que c’est bon L’curé d’ Ars est sonné à cause du Zipanzol Victor il est tout seul il écrit son roman Vincent s’est endormi près de ses tournesols Un pimpon d’ambulance annonce un arrivant
Vous qui n’êtes pas fou Pour qui vous prenez vous
Le nouvel arrivant se prend pour Dieu le Père Dans son portable il parle il parle au Saint Esprit Avec le curé d’Ars ils sont déjà compères Mon fils en vérité je vous je vous le dis Avec une pointe d’ail ah putain que c’est bon Dieu le Père aime bien les cuisses de grenouilles Le Saint Esprit s’étonne de cette drôle de bafouille Puis il donne à tout l’monde l’bon Dieu sans confession
Curé Victor Vincent j’oubliais Dieu le père En quittant vos délires revenez-vos sur terre Pleurer votre galère devant votre miroir Comment peut-on savoir comment peut-on savoir