Il écrit à plume changeante Il écrit tout ce qui lui chante Comme l’air du temps
Il écrit à plume colère Quand il voit trimer des galères Sa plume est celle du premier Mai Parfois au tout premier muguet Il met le feu aux barricades Et il redit aux camarades Que les bourgeois oui toujours eux S’étonnent de voir passer les gueux
Il vient de dire son inquiétude Son amertume et ses regrets Au carrefour des solitudes Chacun égrène son chapelet Où est passée la tolérance Elle fait la manche dans la cité Sur les terre-pleins de vos croyances Les dieux seraient-ils endiablés
Il écrit à plume changeante Il écrit tout ce qui lui chante Comme l’air du temps
Il vient d’écrire un rêve en grand Juste à l’orée de sa bohème Et ses amis rêvent de même Tous voudraient faire la pige au temps Ils ne croient plus à l’âge d’or Ils ne croient plus à la sagesse Mais tous auront cette faiblesse A bout de rêve d’y croire encore
Il écrit à plume tendresse Vous entendez ce qui vous plait C’est une plume délicatesse Une caresse de son archet Il ne voit que par vos beaux yeux Ceci est une confidence Sa plume qui est de connivence Vous garde quelques rimes au feu