Il faisait froid, j’battais la s’melle, Quand j’ai vu passer des pèl’rins. Ils m’ont dit viens à Compostelle, L’un de nous connaît le chemin. Je leur ai dit je m’interroge Car il faisait un temps de chien. Je suis allé jusqu’à Limoge Compostelle était encor’loin.
J’ai mis un cierge à Saint Etienne Et je suis r’parti le lend’main, J’ai traversé le pont d’la Vienne Mais j’n’avais pas l’âme d’un pél’rin. Plutôt qu’d’aller à Compostelle, Je suis resté en Limousin. J’ai rencontré une Tourangelle, Elle était belle comme mon destin.
Sur le plateau de Millevaches, J’ai ouvert le bistrot du coin. Et comme je voulais que l’on sache, J’ai pris comme enseigne au pèl’rin. J’y raconte l’histoire de Saint Jacques, J’en déballe et tout l’Saint Frusquin. A vrai dire c’est un peu Saint Jacques, Le patron du bistrot du coin.
Le dimanche de quasimodo, Moi aussi je sors mes reliques On dit qu’j’ai l’air un peu mystique On dit qu’j’ai l’air d’un rigolo Le soir je chante je joue d’la vielle, C’est ma façon de travailler. Le soir je chante, je joue d’la vielle, Il n’y a pas de sot métier.
En finissant mon clafoutis, Je pense que j’ai eu de la chance. Chacun peut avoir ses croyances, Avoir envie de pain béni. On ne vit plus au moyen-âge Mais y a toujours des pèlerins, Qui s’arrêtent sur leur passage. Pourquoi pas au bistrot du coin ?
J’ai réussi grâce à Saint Jacques, C’est ce que dit ma Tourangelle. Elle dit mêm’qu’un jour à Pâques, Nous irons jusqu’à Compostelle. Mais partir, ce n’est pas facile, Peut-être qu’à la Saint Glinglin. Mais partir ce n’est pas facile, Car qui tiendrait l’bistrot du coin ?