Ilot où la lumière est souveraine Façonnée par un artiste, un mécène Entre ciel et mer et néanmoins si proche Elle est de l’autre côté, taillée dans la roche
Lovée aux plis d’un drap d’azur, elle nous toise Isolée par un bras de mer bleu turquoise Le flanc léchée par une fine écume Au gré du mistral, les vagues s’y consument
Les reflets d’ombres dans la lumière intense Et dans l’air surchauffé de l’horizon qui danse Tout ici hurlaient de désir de communier D’embellir la réalité, de t’inspirer
Les façades ocres couvertes de lierre Un chat enroulé dormant sur une pierre La mer sillonnée de pointus, de voiles blanches Les lauriers roses avides de revanches
Qui se souvient de nous, personne que je sache Tes pigments enduits, tes débuts à la gouache Sous les caresses du mistral, seul ombre au tableau Ce midi radieux, où tu m’as tourné le dos
Peut-être quelque part, tu veux savoir où j’en suis Tout s’est dilué, mais rien n’a bougé ici Baigné de ses parfums, les choses semblent éternels Le temps s’est arrêté, comme dans une aquarelle…