Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois, Il m'est doux d'écouter le frisson de vos feuilles, Sûr abri des oiseaux, vos branches les accueillent Et se font un rempart pour le faon aux abois.
Quand je vais par la sente, humblement je perçois L'immense majesté. Mon âme se recueille, Et si, parfois, l'hiver de bure vous endeuille C'est pour mieux vous hisser, l'été sur le pavois.
Lorsque se fait pressant l'appel de la falaise, Il est peu de chagrins que la forêt n'apaise: Le front se fait moins lourd et le coeur bat moins fort.
Hêtres et coudriers ont fait grande toilette, Une étoile, au sapin, accroche un rayon d'or, Un Ave Maria jaillit de la fauvette.