Sur l'aubier des bouleaux où se tari la sève, L'hiver vient apposer son sceau, tel un fermail. Dans le champ dénudé gît un épouvantail, Respirant l'oripeau que le vent dur soulève.
Parmi le thym et la fougère, un sentier rêve. Il fuit le vaste pré piétiné de bétail. Un chemin d'escargot, sans mur et sans portail, Bleu du ciel reflété depuis l'averse brève.
Les feuilles de très haut tombent sur cet automne. Dans ce calme trompeur, au loin, l'orage tonne. Se pourrait-il qu'au ciel se fanent des jardins?
Quand des enfants ont faim, quand la vie est trop chère, Quelle folie impose un pays en jachère? La campagne se meurt aux crocs des citadins.