Des graines de hasard naissent sur ma terrasse: Au pied d'un des cyprès s'en vint un acacia, Et pour mettre en salade, un pourpier me poussa Au bac de l'oranger, prés d'une plante grasse...
Lierre et géranium font un très bon ménage, Le basilic y vient, à l'ombre, chaque mai, Et la bougainvillée, oh! non, n'oublie jamais De gratter en passant ma main ou mon visage...
Mais la graine de la sagesse, Quel bon vent me l'amènera? Oui, la graine de la sagesse, Qui sait un jour si me viendra?
Elle n'est pas bien grande, hélas, ma citadine, Ma terrasse de paix, mon jardin suspendu; Et je me dis souvent que je n'aurais pas dû Envahir à ce point le coin d'ombre où l'on dîne...
Et pourtant lorsque naît la plante inattendue, Sur la ride du vent, venue on ne sait d'où, Je l'adopte et lui parle avec des mots très doux Et le rosier lui fait signe de bienvenue...
Mais la graine de la sagesse, Quel bon vent me l'amènera? Oui, la graine de la sagesse Qui sait un jour si me viendra?