Je m'étais assoupi lorsque je fis un rêve. L'air était lourd et chaud, je marchais sur la grève Et le sable collait à mes talons mouillés. L'ombre dansait, au loin, de grands bateaux rouillés.
Lors, je me retournai et vis que mon empreinte Etait double et ,surpris, je frissonnai de crainte. Et puis vint l'espérance: Oh! Seigneur! est-ce toi? Tel que tu m'apparus, autrefois, sous mon toit?
C'est vrai, tu m'avais dit que tu suivrais ma route... Dans mon crâne enfiévré, là, je revoyais toute Ma vie aventureuse et les terribles soirs Où j'étais intenable et fou, les désespoirs,
Ma lâcheté, mes pleurs, les jours où je fus moche. Hélas! tout revivais! Appuyé sur la roche, Je perçus que, parfois, l'empreinte de mon pas S'avançait, solitaire, et ne se doublait pas.
Alors je protestai - Je l'ai dit, c'est un songe - Jésus, dans ces moments où c'est le mal qui ronge, Tu m'as lâché la main, Tu m'as abandonné! Mais non, sourit Jésus, alors, je te portais.