La chambre est un pays, le lit est une plage, Et l'amour sur ta peau met des saveurs d'été. Le soleil de décembre en dorant un nuage Se déguise en quinze août: c'est le temps arrêté.
Je ne crains pas le temps, non plus la solitude. Je me tiens compagnie, étant plusieurs en moi. Patiemment défait le noeud de l'habitude, Car libre je te veux, et libre mon émoi.
Oui, je sais ce don là d'imposer aux horloges Le rythme qui me plaît, tantôt plein de langueur Et tantôt bondissant, mais parfois, tu déloges De ton pas lourd, ma vie, et cela m'est douleur.
Mais quand tu veux éteindre en mon corps chaque vague, La sueur sur ta peau met des saveurs d'été, Le soleil de décembre au chaton d'une bague Se déguise en quinze août: c'est le temps arrêté...