La lune ou le soleil? Qu'importe pour le rêve... Dans la nuit qui revient Phoebus s'attarde encor, Accroche à son étoile un rien de poudre d'or Jusqu'au petit matin où son destin s'achève.
Un nuage, en passant, sa paupière soulève, Quand l'araucaria se balance et se tord Au souffle du mistral qui le glace et le mord, En éteignant l'été jusqu'au creux de sa sève.
Au poète, il suffit d'un lampadaire au ciel Pour saisir l'univers, lui apporter son miel Et sa pensée enclose et pourtant fugitive.
Lors, il guette sans trêve, insensible au sommeil, Lactescence de lune ou flèche du soleil, La fulgurance d'or dont il fait sa captive.