Implacable douceur de l'infini mouvant, Mille grains de granit se frôlent sur la dune. Dans l'immobilité de son souffle vivant, Le sable, longuement, respire sous la lune...
Enlisante douceur du mouvant infini, Mille grains de granit comblent bientôt la place Où le corps fatigué fit le creux de son nid, Comme un souffle qui vient embuer une glace...
Mais le sable est fidèle à ceux qui l'ont aimé, Et la dune, tout bas, sait leur conter l'histoire Des grands troupeaux fuyant et de l'homme affamé Dont le vent vagabond a perdu la mémoire...
Des vainqueurs envoûtés qu'elle a suppliciés, La cohésion lente a banni toute trace; Mais au coeur du désert chantent, multipliés, Ces pas sitôt tracés que le granit efface...