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Georges ORFILA

Départ

Un mois complet de liesse en famille,
Plage, montagne, voile avec les filles,
Echappées belles à pieds ou à bicyclette,
Barbecues, apéros, anisette.
Ces vacances furent irréelles,
Une parenthèse atemporelle
Dont nous avons profité à fond
Nous, les éternels vagabonds.
Déchirés par les impératifs professionnels
Menons depuis toujours une vie d'hirondelle
Le plus souvent entre deux avions
Bien trop rarement à la maison.
Ce séjour fut le plus époustouflant,
Le plus gai, le plus exaltant
A classer, il faut en convenir
Parmi nos plus tendres souvenirs.
Mais il faut maintenant remiser les planches à voile,
Finis les bivouacs sous les étoiles,
Ranger les équipements de plongée,
Le temps nous est maintenant compté.
Demain la journée sera consacrée
A bourrer les valises délabrées
Et le grand sac de voyage,
Être prêt pour un nouvel appareillage.
Faire l'inventaire du nécessaire
Pour ce nouveau séjour en terre étrangère,
Ce dernier jour à la maison
Est vécu comme une morte saison.
Je prépare sans hâte mon attirail
Mes pensées sont déjà bien loin du bercail.
Des lors, plongé dans un autre univers,
A des lieux des frimas de l'hiver,
Dans ces déserts arides aux sables brûlants,
Au pays des mirages et des oasis débordant
De palmiers et de sources claires
Adoucissant l'impitoyable rayon solaire.
Cette nuit sera vraisemblablement sans sommeil
A repasser sans cesse du soir jusqu'au réveil
Le film de ce nouveau départ.
Demain je ne serai sûrement pas très flambart.
Comme d'habitude vous m'accompagnerez,
Tous quatre passablement dépités
Par cette énième séparation
Chaque fois vécue comme une mutilation.
L'avion est là devant nous attendant les passagers.
Le cœur serré il nous faut maintenant nous quitter.
Je sèche çà et là quelques larmes
Endiguant les miennes, faisant taire le vacarme
Qui au fond de moi me conseille de rester
Auprès des miens, dans notre havre douillet.
L'embarquement sonne le glas
De cette immense peine, de cet embarras
Qui depuis quelques heures m'étreint.
Je m'efforce de penser à demain,
A ce lien familial quelque peu distendu,
Pour ces deux prochains mois de travail soutenu.
Je sais déjà qu'arrivé à destination
Je cogiterai, j' envisagerai d'autres solutions,
Que mes pensées voguerons vers les miens