Du désert ocre aux dunes alignées, Je t'envoie ce mot, ma douce, ma bien aimée, Passera montagnes et vallées pour enfin te trouver A ton ouvrage, sage et concentrée Tirer la laine ou le crochet. Les enfants autour de toi jouent avec les chats, Ils se taquinent, ils chantent, ils crient, Ils sont un hymne à la vie. D'ici je vous imagine au coin du feu, au coin des cieux. Que vous êtes loin et proche à la fois, Dans mon esprit étroit qui ne voit que vous trois ! Qu'importe la chaleur des jours, Qu'importe la froideur des nuits, Puisque bientôt nous serons réunis. J'imagine le moment de nos retrouvailles. Adieu sang, larmes et batailles, La vie reprend, nos cœurs cognent fort, Je suis enfin de retour au port. La croix du sud au loin, Les méharées tracent leur chemin, Les dunes s'étirent nonchalamment, Et dans mes bras ce doux ronronnement. Nos envies longtemps réprimées Pourront bientôt s'exprimer, Les enfants dorment déjà et sourient à la lune. Viens avec moi ma douce, je veux te toucher, Je veux te caresser, te cajoler, Te sentir vivante entre mes mains impatientes. La nuit sera sans fin, Ne pensons pas à demain.