Dans une île minuscule en plein océan, A des milliers de kilomètres des terres habitées, Des albatros friands de flétans Se meurent, par l'Homme, contaminés.
La mer n'est plus qu'une décharge publique Dans laquelle chacun déverse ses déchets, Des hydrocarbures aux sacs plastiques, Immondices de marins ou de plaisanciers
Tortues qui agonisent, requins décimés, Baleines dépecées à des fins « scientifiques », Thon rouge complètement épuisé, Retours de pêche problématiques,
Plus de poissons dans les filets. La manne océane se réduit comme peau de chagrin. Mais où sont donc roussettes et carrelets, Où est passée la faune du monde sous marin ?
Filets dérivants, bateaux usines, Pêche à la grenade, massacres de dauphins, Tout un monde que l'homme assassine, La faim justifiant les moyens.
La faim de sept milliards d'humains Prêts à s'entre tuer pour la dernière raie La dernier congre ou le dernier aiglefin Et qu'importe les adeptes du parler vrai ?
Les opérations coups de poing de « Green Peace » Sont autant de coups d'épée dans l'eau, Les mises en gardes des biologistes Lettres mortes, bonnes pour le caniveau.
Les enfants de la Terre jamais rassasiés Continuerons à puiser au fond des mers Sans jamais se questionner Sur ce qu'ils laisseront à leurs frères,
Sans se soucier de l'avenir de l'humanité. La tristesse m'accable en pensant à nos enfants Et à l'affligeant spectacle des fonds ravagés, Décombres d'un jusque boutisme navrant.
Il est grand temps de s'interroger. Il est grand temps de dresser un bilan, De prendre des mesures pour endiguer Cette hécatombe, ces débordements,
Afin que nos descendant puissent Comme nous s'émerveiller d'une girelle, D'un poisson clown, qu'ils s'éblouissent A la vue d'une langouste, d'une truite arc en ciel.
Gardons espoir en la sagesse humaine. Acculé dans ses derniers retranchements L'Homme réagira peut-être sans grande délicatesse