Je ne l'ai gardée près de moi que quelques heures Je ne l'ai pas touchée, je ne suis pas un violeur Vous me trouverez peut-être fou, déséquilibré Certains me condamneront pour cet acte désespéré
J'en avais assez de la croiser dans les rues chaque matin Sans même un sourire, un signe de la main Déçu, je la regardais s'éloigner dans le lointain Son indifférence me donnait trop de chagrin
J'avais tout nettoyé, balayé la poussière Effacé l'obscurité, rallumé la lumière Brisé ma solitude, oublié ces longs silences Construire un monde, retrouver une confiance
Je lui avais même acheté des fleurs Ecrit un poème, décoré ma demeure Je voulais simplement la rencontrer, la contempler La protéger de ce monde impur et l'entendre mieux respirer
J'ai aimé passer ces moments en sa présence Partager sa peur, observer sa méfiance C'était pour moi, un ravissement, un espoir Une réalité, un rêve mais pour un soir
Puis quand est venue l'heure du départ J'ai refermé les lumières et je suis resté dans le noir Sans un mot, elle s'est éloignée puis elle s'est retournée Au loin j'ai senti au son de sa voix qu'elle pleurait J'avais enfin brisé son apparence glacée