Je ne vois passer que ses rayons Qui mettent en scène tous ces troncs Que le printemps nous cache sous leurs branches Par les chemins que le dimanche J’aime emprunter en froide saison.
Zébrant l’allée de tentures blanches Pour entrevoir dans leur chambre Les roux feuillages encore présents, Ornés de perles d’ambre et fils d’argent.
Sortant du bain de la rosée, Les lourdes branches encore mouillées Profitent de l’air qui de passage Vient terminer leur toilettage.
Quand la forêt devient plus dense Pour nous cacher tous ses rayons, J’aime me plonger dessous les branches Où la lumière est en prison, Dans l’air humide, en robe blanche.
Puis le voilà tout rayonnant, En habit d’or ouvrant l’audience, Réchauffant l’air par sa présence, Mettant un terme au grand silence, Notre soleil a sa passion.
Dame forêt malgré le gel, Sous le charme de ses rayons, A pris son temps pour se faire belle. Entre elle et lui en toute saison C’est le matin, le grand frisson.
Heureux témoin de dame nature, Je rentre léger et l’âme pure, Bien plus discrète durant l’hiver, Montrant son trouble et sa parure Qu’aux cœurs épris de son mystère.